(Résumé condensé de discussions de la coordination communiste inter-arabe, sur la question palestinienne entre 2007 et 2008)

Comme tous les partis et organisations de la gauche sioniste, la gauche européenne a fondé ses analyses et ses attitudes envers la question palestinienne sur la légitimité de l’état de peuplement sioniste.

La gauche – au niveau international – dans son ensemble ( à quelques exceptions près) a adopté les mêmes positions colonialistes. Le Parti communiste israélien et quelques autres petits partis sont les seuls partis juifs  à se considérer comme non sionistes, mais la gauche israélienne considère que la légitimité de l’état colonial d’Israël qui n’est qu’un chien de garde de l’impérialisme dans la région, n’est pas négociable. Cette gauche joue donc le jeu du sionisme et de l’impérialisme. Elle se prétend non sioniste mais elle est contre l’application du droit au retour des réfugiés palestiniens.  Or l’antisionisme exige l’opposition à l’état sioniste qu’il doit considérer comme illégitime.

Il ne suffit pas de se déclarer marxiste ou d’être en opposition au système capitaliste, mais de s’opposer  à l’existence même de l’entité sioniste de peuplement. La gauche « occidentale » calque ses positions sur la gauche israélienne monopolisée par l’ethnie juive ashkénaze et qui a hérité de l’idéologie sioniste, discriminante.

Les Palestiniens, adhérents au parti communiste qui a reconnu Israël en 1948 ont reconstruit des relations avec la « gauche israélienne », la gauche juive, soutenu l’entité ashkénaze, et sont devenus davantage sionistes que communistes. Pour cette raison, les relations de cette gauche avec la gauche arabe, sont inexistantes, car la gauche arabe met en avant le combat pour le droit au retour des réfugiés palestiniens…

Le projet sioniste de peuplement a réussi à créer une entité capitaliste et raciste au milieu du monde arabe, bénéficiant du soutien d’une bonne partie de la social-démocratie et des partis communistes révisionnistes, surtout après la reconnaissance d’Israël par l’Union soviétique, malgré les écrits et les positions des fondateurs marxistes contre toute prétention au caractère national ou religieux d’une question juive. L’Analyse de Marx ou de Lénine est une analyse de classe, alors qu’au sein de la formation sociale d’une colonie de peuplement, il n’y a pas d’espace pour la lutte de classes.

L’état sioniste, en tant qu’idée et projet, a été soutenu par les capitalistes, les églises chrétiennes protestantes et le « clergé » juif. Depuis 1948, le soutien soviétique a renforcé sa « légitimité » et a décrédibilisé les communistes arabes.

Depuis la chute de l’URSS, de nombreux militants de gauche, des organisations ou partis communistes arabes, ont sombré avec la crise de la gauche. Ils n’ont pas procédé à une évaluation de leur expérience et ils ont du mal  à s’affirmer marxiste face  à la contre révolution, au capital et  à la mondialisation. La bourgeoisie compradore arabe en a profité pour décrier le communisme – et toute idée progressiste – au profit de l’impérialisme. Pire, les pouvoirs compradores arabes ont dévoilé leurs relations secrètes avec l’entité sioniste, depuis sa création sur la terre de Palestine. Les compradores arabes ne font que défendre leurs intérêts liés à l’impérialisme et réprimer toute voix discordante. Cette même bourgeoisie compradore a facilité l’immigration des arabes de confession juive pour en faire des colons en Palestine, particulièrement de 1948 à 1952. Ils ont donc soutenu le projet sioniste en lui fournissant des travailleurs peu coûteux et des soldats.

Ainsi on peut conclure que l’ennemi du peuple palestinien et des peuples arabes est non seulement le sionisme, mais aussi l’impérialisme et les pouvoirs réactionnaires arabes. 

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